« Dure limite » scandait un des groupes chers à mon cœur dans les années 80.

Il est bien question de limites dans notre prestation de ce soir, journée 11 de notre championnat.

Certes la victoire, 3/1, confirme notre maintien à la tête de notre division, mais celle-ci est acquise à quel prix !

Si nous prenons référence à la psychanalyse (l’écriture de ces « articles » n’en participe-t-elle pas ?), la pratique sportive peut être considérée comme cathartique, en ce sens où elle permet de se purger de ses passions. C’est ici que j’introduis la notion de limite.

Limites nous l’avons été dans l’abord du premier set où la seule réponse à notre médiocre prestation fut de créer un climat de non confiance où la seule règle qui semblait présidée consistait en la successions de hurlements. N’est-ce pas l’apanage des loups que nous sommes ? Nos adversaires du soir sourds à nos cris en profitent pour nous malmener (13/25).

Franchir une limite, c’est aussi regretter avec le recul de l’impact de ce dépassement dans l’absolu. Le contexte actuel en Europe de l’Est devrait nous faire réfléchir justement sur ce non-respect des limites. Dans notre cas, des limites ont été franchies dans notre communication, bien loin du courtois et correct qui habituellement nous sied. Ces remarques, pour ne pas dire remontrances, même emprunts de conseil supposés, ne participent pas à apaiser le climat qui se tend. « Dure limite, un mur d’amour, amour pas mûr » chantait Jean-Louis A dans sa chanson, nous sommes proches du désamour. Nos adversaires persistent et c’est après un effort conséquent que nous nous sortons de cette cacophonie (25/20).

Le troisième set commence sous les mêmes auspices, il va être temps pour les plus anciens d’entre nous d’envisager l’hospice, lieu de confort et de service déclaré. « Est-ce l’envie, ou est-ce ton corps ? Est-ce notre vie qui fait que ça dure encore ? » insiste notre chanteur, l’envie ne semble pas être le moteur de notre engagement. Dans un souci de préservation des générations futures, inconcevable de mêler à ces joutes oratoires notre fidèle et régulier jeune padawan. La décision unanime d’un silence salvateur nous permet d’accrocher ce moment critique (28/26).

Si la suite trouve un meilleur écho, les blessures engendrées ne sont pas « soignées ». Un retour apprécié de fierté, voir de justesse, emmène notre collectif vers une amélioration, il ne s’agit pas de sublimer l’instant mais de souligné un espoir de retournement. La chose est entendue (25/21).

Nécessaire introspection, la limite ne doit pas être entendue au sens mathématique d’approximation des valeurs d’une suite lorsque l’indice tend vers l’infini, mais comme garante de l’uniformité du contenant. Chacun devra prendre sa part dans cet écart et trouver en lui les moyens, pour ne pas dire les raisons, de participer à nouveau à ces sympathiques et nécessaires moments de partages qui ont fait la force de notre collectif.

« Est-ce l’habitude, toujours la même attitude, le vide de chaque jour, ou le manque d’amour ? » (« Dure limite », Téléphone, 1982, Universal)

Le coach masqué