La richesse de notre langue maternelle est souvent déconcertante. Les différentes acceptations du même terme permettent à coup sûr de renseigner clairement les choses.  Dans le cas du résultat de ce soir le seul qui vienne à mon esprit est « frustrés ».

Dans un premier sens « frustrer » c’est « priver quelqu’un de quelque chose sur laquelle il comptait ». C’est le cas ce soir. Nous comptions rester invaincus dans cette première phase de championnat mais l’histoire est toute autre (1/3). Nous souhaitions prouver dès cette date que la place de notre club était assurée en division supérieure, finalement les cartes sont rebattues. Cependant nous restons avec 17 victoires sur 18 rencontres les leaders incontestés de cette poule.

« Frustré » c’est aussi « décevoir, désappointer ». Ce sentiment perdure quelques heures après la fin de ce match. Notre jeu n’a pas été à la hauteur de nos possibilités. Nous n’avons pas pu développer les réponses qui bien souvent ont fait notre force, la crédibilité de certains d’entre nous (les centraux en particulier) a été mise à mal tant l’application n’était pas au rendez-vous. Il a semblé que la seule « motivation » présente était de trouver un « fautif » aux différentes successions d’erreurs. C’est bien cela qui frustre ! Certes nos adversaires nous ont prouvé qu’ils étaient capables de belles choses, mais c’est surtout nous qui leur avons facilité la tâche en ne parvenant pas à construire et rester solidaires. L’absence de rigueur dans les placements, de respect des conseils maintes fois répétés ont ouvert la voie de nos vaillants adversaires.

La « frustration » vient aussi de la suite envisagée. Si le score de ce vendredi est finalement pas catastrophique (24/26, 25/16, 20/25, 20/25), il ne nous permet pas avec le « règlement sportif » de profiter de nos 17 victoires pour les playoffs. Cette constatation peut conduire à des réponses proprement difficiles à gérer qui dans certains cas pourraient conduire à la « passivité » (voir article précédent) et dans le pire des cas à « l’agressivité ». Notre motivation perdure il va nous falloir accepter ce conflit émotionnel et garder en tête que cette « frustration », liée à la perte de l’objet fantasmé, ne doit être que passagère et nous devons l’utiliser comme facteur de relance potentielle.

« Frustrant » quant au regard de l’effectif de début de saison tous les espoirs étaient permis et qu’au fur et à mesure du développement du championnat, ce « riche » effectif ne nous permet pas d’aligner le collectif des plus performant pour cette dernière soirée. Il n’est pas question de désigner un quelconque bouc émissaire, mais les blessures des uns, les pépins physiques des autres et les absences qui tombent mal des derniers ont augmenté le côté « frustrant » de l’affaire.

Finalement s’il est difficile de terminer une saison régulière de la sorte, je reste confiant. Nous allons garder l’envie et saurons mettre de côté notre colère. « l’ego est frustration, non d’un désir du sujet, mais d’un objet » J. Lacan (psychanalyste-scientifique, 1901-1981). Sachons avec Robin Williams (acteur) « la pire chose dans la vie n’est pas de finir seul mais de finir sa vie entouré de personnes qui vous font vous sentir seul ! »

Le coach masqué.